Fil d'Ariane
[Elections municipales] Blocage national : retour au local !
Dans le récent discours de politique générale du premier ministre, Sébastien Lecornu, l’environnement est absent au contraire de l’échelon territorial. Le PM promet un nouvel acte de décentralisation pour “décentraliser les responsabilités et les moyens budgétaires et normatifs”. Appel du pied aux élus locaux, cette proposition accentue la musique souvent jouée par les exécutifs locaux d’une limitation de leurs capacités d’actions financières et réglementaires. Si il est nécessaire de reconnaître une barrière liée aux budgets, au temps de mise en œuvre et à la législation contraignante à certains égards, l’échelon municipal reste pourtant le premier niveau de déclinaison de la transition écologique.
Dans les médias ou les prises de position nationales, la place des sujets dits “climat” ou “environnement” est faible ou sujette à polémique. Elle ne représente pas justement l’importance qu’elle peut avoir dans l’opinion. Dans un sondage de septembre 2025, réalisé par l’IFOP pour le Réseau Action Climat, les thématiques environnementales convainquent. De nombreuses mesures sont plébiscitées, telles que la couverture PV sur le bâti existant ou le maintien de l’objectif Zéro Artificialisation Nette, relevant alors des compétences municipales.
Les solutions d’adaptation de nos territoires au changement climatique existent. Elles prennent différents noms : Solutions fondées sur la Nature, végétalisation, circuit court, redirection écologique… En réalité elles reflètent aussi des besoins de maillage attentifs aux usages existants. Les recommandations ne pouvant être appliquées à l’emporte-pièce sur chaque territoire. Notre message place donc le Vivant comme un allié à soutenir et à protéger pour augmenter qualité de vie et résilience face aux dérèglements climatiques.
« Notre objectif est de faire gagner la nature » : découvrez l’entretien avec Qui Vive
Retrouvez notre tribune dans La Provence : « Les municipales, une vraie chance pour l’écologie »

Quels territoires concernés par les élections de 2026 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
Les élections municipales servent à élire les maires et conseils municipaux des communes mais aussi les conseillers des intercommunalités ou Établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre (EPCI). Ces EPCI sont séparés en Métropoles, Communautés Urbaines, Communautés d’Agglomération et Communautés de Communes.
En région Provence-Alpes-Côte d’Azur, on compte :
- 3 Métropoles
- 17 Communautés d’Agglomération
- 32 Communautés de Communes
Les compétences de la commune concernent : l’enfance, les espaces verts, l’action sociale et sanitaire, le respect de la loi et la sécurité, la culture et les sports.
Les compétences obligatoires de l’intercommunalité concernent : le développement économique, les déchets, l’eau, l’aménagement de l’espace et la gestion des aires d’accueil des gens du voyage.
Attention, plus l’EPCI est important en population, plus il a de compétences supplémentaires. Les EPCI les plus grands ont aussi des compétences concernant : les transports, l’énergie, le logement, l’alimentation et l’agriculture, la voirie, la politique de la ville et les éclairages.
La clause générale de compétence : carte joker ?
C’est un principe selon lequel une collectivité territoriale dispose d’une capacité d’intervention générale, donc dans un domaine de compétences au-delà de celles qui lui sont explicitement attribuées, lorsque les deux conditions suivantes sont réunies :
- il existe un intérêt public local ;
- le domaine d’intervention ne relève pas d’une compétence exclusive de l’État ou d’une autre collectivité territoriale.
Élections charnières
Ces élections municipales 2026 cachent un enjeu double : les élections sénatoriales de septembre 2026. La moitié des membres du Sénat, la chambre haute du Parlement français, va être renouvelée au scrutin indirect à travers le vote des grands électeurs. Or, 95% des grands électeurs sont des délégués des conseils municipaux. Les résultats des élections municipales vont donc directement impacter la recomposition du Sénat, soit la représentation politique et législative nationale des territoires. Pour rappel, le Sénat à pour mission la représentation des collectivités territoriales, la prise en compte de leurs intérêts, et l’information et la consultation des acteurs locaux. En région Provence-Alpes-Côte d’Azur, c’est la totalité des sièges, soit 22 sièges, qui vont être renouvelés.
*Source : Région de Provence-Alpes-Côte d’Azur, INSEE. https://www.insee.fr/fr/statistiques/2011101?geo=REG-93#chiffre-cle-15

Mobilisons-nous !
Les élections auront lieu les 15 et 22 mars mais la mobilisation doit commencer dès maintenant. Une forte pression pré-électorale permet de faire bouger les choses. Plusieurs moyens d’action existent pour s’engager à différentes échelles :
- Sensibilisez, communiquez et mobilisez autour de vous
- Informez-vous sur les 3 principes et 32 mesures proposées par le Pacte de la Transition
- Partagez vos priorités et transformez les en revendications concrètes grâce à la campagne Mairie-Me
- Interpellez vos candidats et candidates
- Rejoignez un collectif ou une association
Citoyens, associations ou habitants, tous ont un rôle à jouer et une place clé dans cette campagne ! Et pour vous accompagner, FNE Provence-Alpes-Côte d’Azur a rédigé un guide d’interpellation disponible ci-dessous.
5 thématiques pour 25 interpellations
Le groupe de travail “Municipales” illustre ci-dessous 5 grandes thématiques des politiques publiques locales :
Protéger, renaturer et stopper la dégradation des écosystèmes
Contribuer au débat démocratique en mettant la préservation du vivant au centre et en impliquant les citoyens
Définir les conditions d’un modèle de société plus égalitaire basée sur une sobriété choisie
Agir pour la santé et le bien être du vivant en réduisant les pollutions et en prenant en compte les risques naturels, industriels et sociaux
S’adapter au changement climatique et réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre
Pour chaque grande thématique, 5 interpellations et 1 exemple de terrain ont été rédigés afin d’engager la discussion avec candidats et candidates dès demain et jusqu’aux élections. Ce n’est qu’une petite sélection, mille et un autres sujets méritent d’être abordés.
L’objectif est double : connaître les positionnements des différentes listes et mettre des sujets plus confidentiels sur le devant de la scène. Ce travail d’interpellation permet d’ouvrir un débat sur des enjeux essentiels et d’exiger une réponse et un engagement fort des candidats et candidates.
Pour vous accompagner dans vos réunions ou mobilisation une synthèse des interpellations est à votre disposition.
Psst… nous avons besoin de vos retours de terrain pour nous éclairer sur la situation en région et le positionnement de candidat·es. Alors continuez à faire entendre votre voix !