Malgré la crise sanitaire que nous vivons, le gouvernement expose les citoyens à davantage de pollution chimique en réduisant les distance d’épandage. La SAPN réagit face à ces décisions, voici le communiqué de presse envoyé le 6 mai en réaction à ces décisions irresponsables.
Dans la situation sanitaire dramatique que nous vivons actuellement, on pourrait s’attendre à des mesures protégeant la santé de la population. Or c’est le contraire qui se produit.

Le député Joël Giraud (LREM) vient de nous annoncer (via le Dauphiné Libéré) que le gouvernement autorise les épandages de pesticides jusqu’à 3m des habitations, sous des prétextes fallacieux. La distance prévue initialement (5m) était déjà jugée ridicule par beaucoup de nos concitoyens, et de nombreux maires demandent une distance minimale de 150m.
A l’initiative de Générations futures, neuf associations dont France Nature Environnement (FNE), l’UFC Que choisir et la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) ont déposé le 22 avril 2020 un recours au Conseil d’État visant à faire suspendre l’arrêté ministériel du 27 décembre 2019 et l’instruction technique du 3 février 2020 du Ministère de l’Agriculture, qui autorise des distances d’épandage des pesticides ridiculement faibles par rapport aux habitations (liens en bas de l’article).
Et voilà que, profitant de la crise liée au Covid-19, le gouvernement a adopté une instruction et communiqué sur la possibilité de réductions supplémentaires !
Ces dérogations permettent de passer outre le processus de concertation à l’initiative des utilisateurs de pesticides et l’obligation faite dans la Loi de respecter des zones sans traitement en l’absence de chartes, chartes dont la démarche de concertation et le contenu doivent être approuvés par les préfets ! En clair pas besoin de concertations autour des chartes, ni d’approbations préfectorales pour pouvoir pulvériser des produits toxiques à des distances encore plus faible des habitations et des riverains qui y sont confinés, et ce jusqu’à fin juin, période durant laquelle les épandages sont pourtant nombreux !
Cette décision constitue un déni de démocratie, et la situation actuelle justifierait au contraire de faire jouer le principe de précaution en augmentant la distance de protection pour ces épandages de produits toxiques.
Dans le contexte du Coronavirus, est-il besoin de rappeler que ces épandages agricoles aggravent la pollution de l’air responsable chaque année de 48 000 morts prématurées en France (étude de Santé publique France en 2016) ? Et que cette pollution, en particulier avec les particules fines, fragilise nos organismes, notamment notre système respiratoire, face au Coronavirus ?
En finir avec les pesticides de synthèse, c’est possible, et de plus en plus d’agriculteurs le font, malgré un appui notoirement insuffisant des pouvoirs publics.
La SAPN proteste énergiquement contre ce nouveau soutien à des pratiques agricoles d’un autre âge. Nous continuerons à agir pour une agriculture paysanne et biologique, favorisant les producteurs locaux, protégeant la santé des populations et la biodiversité du monde vivant qui nous entoure.
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Retrouvez le dossier presse et les recours déposés par les neuf associations en cliquant sur les documents ci-dessous :
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Image de mise en avant, source: Up’magasine