L’un des reproches fait à la rocade de Gap est que celle-ci favoriserait un étalement de l’urbanisation de la commune. De plus, l’impact de cette rocade sera réduit sur les flux de véhicules apparait comme faible. Elle n’empêchera pas les embouteillages. La SAPN est déjà intervenue dans l’enquête publique et un recours gracieux a été déposé lorsque le Préfet a donné son accord au début des travaux. La SAPN demandait au Préfet qu’il réponde aux arguments de l’Autorité environnementale (organisme d’État) mais il ne l’a jamais fait.
La SAPN a fait le choix de ne pas aller au tribunal administratif. Rien ne s’oppose à ce jour à la construction de cette rocade.
Pourquoi la SAPN a déposé un recours gracieux contre l’arrêté préfectoral ?
L’arrêté préfectoral du 6 août 2012 portant déclaration d’utilité publique des travaux de construction de la section centrale, dite de Charance, de la future rocade et portant sur la mise en compatibilité du plan d’occupation des sols de la commune de Gap précise clairement dans son communiqué que « la rocade de Gap- section de Charance- a pour objectif de dévier le trafic de transit (poids lourds en particulier) et d’échanges de l’agglomération de Gap, et d’améliorer la sécurité dans la traversée du centre-ville. »
Bien évidemment, pour la SAPN (Société Alpine de Protection de la Nature), cet objectif est tout à fait légitime et pourrait justifier des atteintes à l’environnement qu’il conviendrait alors seulement de chercher à minimiser.
Or dans l’avis du 23 novembre 2011 du Conseil Général de l’Environnement et du Développement (CEGDD), avis auquel se réfère explicitement le communiqué préfectoral, on peut lire en page 8:
« En 2015, la section Charance construite, 5% des usagers de la rocade seront en transit sur un total de 11.600 véhicules/jour », pourcentage qui restera entre 3 et 5 % en 2035. Aussi recommande-t-il « d’examiner d’autres variantes à la construction de la rocade […] qui augmente le risque d’un étalement urbain […] et d’un appel de nouveaux flux de circulation, tous deux difficiles à maîtriser. »
Il aurait paru logique que cet avis amène le décisionnaire soit à reconsidérer un projet dont le coût est estimé à 40 millions d’euros, soit à démontrer une erreur grave de raisonnement du CEGDD.
Mais, dans son mémoire en réponse, le maître d’ouvrage se contente de citer l’étude d’impact qui à la base de la réflexion qui a conduit à cet avis peu favorable.
C’est devant cette apparente incohérence que la SAPN, soucieuse de l’intérêt général et de la protection de l’environnement, a décidé de déposer le 4 octobre 2012 un recours gracieux.
Gap, le 6 novembre 2012
Source : Avis délibéré de l’Autorité environnementale sur la rocade de Gap (05), section centrale (document à télécharger -> 007972-01_avis-delibere_ae ou à visionner sur -> http://portail.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/cgedd/007972-01_avis-delibere_ae.pdf).