CONFINEMENT ET ENVIRONNEMENT : DES EFFETS POSITIFS A CONFIRMER

A l’heure où la moitié de l’humanité est confinée et où les économies fonctionnent au ralenti, on a tendance à oublier les enjeux environnementaux. Or, si le changement climatique est médiatiquement mort en ce moment, la Terre ne s’arrête pas de tourner et notre environnement d’évoluer…

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Le dérèglement climatique ne s’arrête pas avec le confinement : les mers et océans continuent de se réchauffer, les coraux de s’abîmer, un trou dans la couche d’ozone s’ouvre en Arctique et les mois de décembre, janvier, février et mars n’ont jamais été aussi chauds…

Mais la période difficile dans laquelle nous vivons nous invite à réfléchir sur notre façon de vivre, de consommer et surtout de concevoir l’avenir.

Les mesures drastiques qui ont été prises par nos gouvernements pour protéger les populations de la pandémie de COVID-19 ont des conséquences sur l’environnement, qui laissent entrevoir que des évolutions sont possibles.

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Depuis quelques temps, les voitures circulent beaucoup moins et l’industrie est ralentie. Les vols en avion sont réduits au minimum, les voyages rendus impossibles, les cargos circulent moins et les bateaux de croisière restent au port.

Nombreux sont les constats qui montrent l’impact positif de telles mesures dans notre environnement.

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Une nette amélioration de la qualité de l’air

Nous avons vu dès le mois de janvier l’amélioration considérable de la qualité de l’air chinois, et cette amélioration est nette à l’échelle nationale comme internationale.

source : les Echos

Avec la baisse nette du trafic routier et le ralentissement de l’industrie, les particules d’oxyde d’azote sont moins nombreuses dans l’air et la pollution de l’air diminue sur l’ensemble du territoire français. A Paris, l’organisme Airparif constate une amélioration de la qualité de l’air de 20 à 30% et une basse de plus de 60% pour les oxydes d’azote. Du jamais vu. Les émissions de CO2 ont elles aussi réduit, limitant ainsi le rejet de gaz à effet de serre dans l’environnement.

A l’échelle mondiale, le constat est le même : on peut désormais apercevoir l’Himalaya depuis l’Inde, à pas moins de 200 km de distance ! Cela n’était pas arrivé depuis trois décennies. “Nous pouvons voir clairement les montagnes enneigées depuis nos toits. Et pas seulement cela, les étoiles sont visibles la nuit. Je n’ai jamais rien vu de tel ces derniers temps “, explique Sant Balbir Singh Seechewal, dans l’article de RTBF (Le niveau de pollution baisse en Inde à cause du coronavirus : l’Himalaya visible pour la première fois en 30 ans par certains habitants).

Cette réduction des pollutions de l’air est toutefois moins flagrante lorsque l’on parle des particules fines, qui sont issues d’activités variées dont certaines n’ont pas diminué avec le confinement (l’agriculture et l’utilisation des pesticides, le chauffage résidentiel, etc.).

Rappelons-le, il semblerait qu’il y ait un lien entre la pollution de l’air et les impacts de la pandémie (notamment à cause des conséquences pulmonaires et respiratoires de la pollution de l’air sur l’organisme humain). Vous pouvez retrouver notre article à ce sujet en cliquant ici.

Source : article rfi et organisme Airparif

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Les bénéfices du silence et la « désintoxication sonore »

Quand l’activité motorisée humaine diminue, le silence et les gazouillis des oiseaux viennent remplacer le bruit des moteurs.

Comme nous l’explique l’article de The Conversation, réalisée avec l’éco-acousticien Jérôme Sueur (Dans le silence du virus : quels effets sur les êtres vivants ?), les sons se divisent en trois catégories : la biophonie (sons dûs aux être vivants, par exemple le chant des oiseaux), la géophone (sons d’éléments naturels non vivants : le tonnerre, la pluie, etc.) et l’anthropophonie (sons liés aux activités humaines). Dans le cadre du confinement, l’anthropophonie diminue et laisse place à une « acoustique inédite » où la biophonie reprend sa place.

Or, en temps normal, les bruits liés à l’activité humaine perturbent les animaux en interférant avec les sons qu’ils produisent, obligeant par exemple les oiseaux à chanter plus fort, plus aigus, changer leurs habitudes, voire fuir. « Le bruit est aussi source de stress, de fatigue, de dérèglements physiologiques, de perte de vigilance face aux prédateurs, de réduction des comportements alimentaires. Tous ces effets harassants peuvent influer sur la survie des individus et être visibles à l’échelle de tout un écosystème. ».

Cette expérience inédite de suppression d’une partie du bruit d’un pays est inédite, et permet de constater et mesurer l’impact du bruit lié à l’anthropophonie sur la biodiversité. Les projets scientifiques se multiplient pour mesurer cet impact.

Il semble ainsi que, sans notre bruit, la nature se repose.

Source principale : Dans le silence du virus : quels effets sur les êtres vivants ?

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Les impacts positifs du confinement sur la biodiversité marine

Les loisirs nautiques et les bateaux ont des conséquences importantes sur la biodiversité marine et gênent certaines espèces, qui fuient et se tiennent loin de ces activités.

Rorquals dans les Calanques- source : France 3 Régions

Avec le confinement, ces activités sont largement diminuées, et les impacts positifs sur les animaux marins sont nombreux.

Par exemple, le Parc National des Calanques a pu observer deux rorquals près des côtes dans la mer Méditerranée. Il souligne aussi que « pendant le confinement, les oiseaux, poissons et mammifères marins se réapproprient les Calanques de Marseille et s’approchent très près des côtes ». Les oiseaux nichent, les dauphins se multiplient près des côtes, « la fréquence et la densité des observations sont inédites ».

D’autres soulignent le retour des animaux dans les villes : des poissons dans les canaux de Venise, des chants d’oiseaux, des daims sur les avenues désertes, des dauphins dans les ports italiens (source : Le confinement, est-ce bon pour l’environnement ?).

Paul Watson, fondateur de l’ONG Sea Shepherd, liste également les bonnes nouvelles pour la biodiversité liées à ce confinement dans ce post facebook.

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Mais les améliorations de l’état de notre environnement restent minces et fragiles et il faut rester vigilants et engagés.

L’impact du confinement sur notre consommation d’écran et d’internet n’est pas sans conséquences, puisque le seul visionnage de vidéos en ligne représente en temps normal 1% des émissions de gaz à effet de serre mondiales (Quelle empreinte environnementale pour le numérique mondial ?). Par ailleurs, les achats en ligne explosent, favorisant les transports, les emballages et les piètres conditions de travail des employés de certaines plateformes. L’achat en ligne a des conséquences directes sur les producteurs locaux et petits commerçants, qui perdent beaucoup au profit d’Amazone et des supermarchés.

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Alors il ne faut pas oublier de penser à notre impact sur l’environnement au cœur de cette crise.

Nous vous proposons dans cet article des propositions pour faire entrer l’environnement dans votre quotidien. Cuisiner avec des produits sans emballages, réparer et fabriquer soi-même, s’éloigner des écrans et continuer de cultiver le lien social par téléphone sont essentiels.

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Quand le confinement sera terminé

Les scientifiques craignent un inversement de cette situation à la fin du confinement : des grands plans de relance de l’économie risquent d’avoir des conséquences terribles sur l’environnement et annuler ces effets positifs.

Certains responsables politiques essaient d’anticiper ces impacts (article rfi) et nous devons nous aussi faire en sorte de prolonger ces efforts.

Comme nous le prouvent les mesures sanitaires drastiques qui sont prises aujourd’hui, il est possible de prendre des mesures environnementales drastiques pour changer de modèle économique, pour mettre l’environnement en priorité numéro 1. Tout est une question de volonté, et nous vous invitons à réfléchir à votre échelle, mais aussi à demander à vos élus et politiques de placer l’environnement comme priorité.

Si nous voulons que les améliorations environnementales persistent, nous n’avons qu’une solution. Nous ne pouvons accepter de recommencer comme avant. Tirons des leçons de la situation et exigeons un changement. Pour la planète.

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Il est donc essentiel de rester vigilant en s’informant et de participer au quotidien à la protection de l’environnement, tout en invitant nos élus et représentants à prendre en compte l’importance de la protection de l’environnement dans la construction de « l’après COVID-19 ».

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