Après un communiqué de presse diffusé à la radio France Inter sur l’impact du Rallye Monte-Carlo dans les Hautes-Alpes, l’édito de l’émission CO2 mon amour présenté par Denis CHEISSOUX sur France Inter le 19 janvier 2020, reprend l’actualité du département.
CO2 mon amour 19 janvier 2020 Angers
Sur leur promontoire deux loups / qui s’étaient rencontrés l’an passé lors d’un apéro-brebis pour loups célibataires / regardaient scintiller la vallée.
Pourquoi tant de violence partout ? Certes on n’est pas des enfants de chœur, on n’a pas appris que les bonnes manières depuis que nous sommes apparus il y a 40 millions d’années en Amérique du Nord et depuis 2 millions d’années sous notre forme moderne, dirons-nous…vous le sapiens, vous n’étiez même pas dans le circuit de la vie. Et je crains qu’il faille attendre encore quelques milliers d’années pour obtenir un loup végane disputant l’herbe aux moutons. Oui, tout ça on sait, ça ne gaze pas toujours très fort entre nous, mais remarquez bien / on était là chez nous, avant vous.
Pourquoi tant de violence un peu partout ?
On tape sec sur les manifestants, sur les flics, sur les retraites, sur nous les loups… violence aussi à Paris, gratuite et lâche comme à la Rotonde pour attaquer – qu’on soit d’accord ou non avec lui – la figure du Président de la République.
On n’est pas d’accord avec ces méthodes. Même si pour un certain nombre d’élus rétrogrades et leurs bons amis les chasseurs, soumis à leur électorat moutonnier, il faut flinguer tout ce qui dérange l’homme, tout ce qu’il ne maîtrise pas.
Pour une fois, la Rotonde, on ne mettra pas cela sur notre compte.
Paris, on a connu, nous les loups. Au plus fort de la guerre de 100 ans au XVe siècle et puis la peste, là on est allé au plus simple, y avait du cadavre, de la viande. La frontière entre les bois et la ville était très fine.
Soyez zen, au 21e siècle, vos enfants et vos chaperons rouges nourris de céréales américaines, de barres chocolatées, de sodas et de 4 heures d’écrans par jour, on n’en veut pas ! On a le respect de l’aliment. D’accord il nous manque quand même la case 5 fruits et légumes par jour. Là, on n’est pas fini. On est encore un peu réfractaire. Et en plus des éleveurs, on serait obligés d’embêter les maraichers, c’est pas le bon plan.
Sur notre promontoire du très beau département des Hautes Alpes, très nature, on n’a pas pu voir passer le Dakar et la promo carte postale de l’Arabie Saoudite qui s’achète une jolie image pour 5 ans en éclatant les dunes et ses journalistes. J’en profite et salue mon cousin le loup d’Arabie / une sous espèce du loup gris qui a dû se planquer pour ne pas se faire écraser la queue.
Ici, chez nous non loin du col du Noyer, on va avoir 4 jours le rallye de Monte Carlo. Une institution ancien monde. Du viagra 300 chevaux, érection assurée devant les gros cylindres
Bien sûr qu’il y aura du monde et n’essayez pas de râler contre, / la liberté de polluer n’apprécie pas la contradiction… département nature, vous dis-je. La preuve, nous les loups, on nous déteste mais on y est.
Des milliers de visages couvriront / les virages de montagne les plus dangereux / que les pilotes négocieront en crissant du pneu .Tradition semble t-il increvable et grand frisson par procuration. Est-ce que ce monde est sérieux ?
Nous sommes dans l’ Histoire, nous l’écrivons tous, tout le vivant /sans la regarder / ni le CO2 dans les yeux.
Le département a déneigé le col du Noyer à ses frais pour que le pilote local, très bon par ailleurs, puisse s’entrainer. En fait, le moteur a gagné.
T’as vu ? Le beau film de J Michel Bertrand a bien démarré « Marche avec les loups » Il met les humains et nous les canidés à la bonne distance, et ben … nada ! rien ! aucun soutien local, alors que ses images sont une des plus belles vitrines du département.
Lui aussi, il subit la violence des menaces de mort reçues à cause de nous. Ecrit par des binaires. Parce qu’il évoque le partage du territoire …
La vraie course qui se joue, ce n’est pas le Monte Carlo, c’est le contre la montre entre la rapidité des phénomènes et nous qui en rajoutons ou qui réparons, agissons avec comme seule issue de faire avec la nature qui est notre grande mutuelle à tous. Ils vont piger ça à Davos tout en réaffirmant que l’environnement est leur priorité et qu’ils en rêvent tous la nuit ?
Allez viens, ma louve, entre deux cartouches et une floppée de voitures, on rentre à la tanière. Il fera pleine lune sur le Dévoluy, on chantera et tu verras, même les étoiles / vont nous répondre.
Merci à Denis CHEISSOUX pour son relais précieux.
