LES BATTUES AU RENARD SUSPENDUES PAR LE TRIBUNAL ADMINISTRATIF

Dans le contexte actuel, l’avenir des renards peut sembler être un sujet secondaire… Or c’est un élément du monde vivant qui nous entoure et dont nous avons besoin, qu’il est indispensable de protéger.

A la fin du mois de janvier, la préfète des Hautes-Alpes avait publié cinq arrêtés autorisant la mise en place de 71 battues administratives contre les renards roux, sans aucune limitation du nombre de renards à abattre… Ces mesures s’ajoutant aux prélèvements déjà effectués durant la période de chasse ou dans le cadre de la régulation des « espèces susceptibles d’occasionner des dégâts », la Société Alpine de Protection de la Nature (SAPN) et la Ligue pour la Protection des Oiseaux PACA (LPO PACA) ont décidé de réagir.

Nos deux associations ont donc saisi le tribunal administratif, pour demander dans le cadre d’un recours pour excès de pouvoir et d’un référé suspension, l’arrêt de ces battues.

En moyenne, chaque année, environ 248 renards sont tués en battue, 328 par piégeage et 348 au titre de la chasse, soit près de 1000 renards sont tués par an. Et ce, alors même que les observations et études scientifiques montrent que le renard, prédateur opportuniste et solitaire, consomme jusqu’à 10 000 rongeurs par an, ce qui en fait un allié précieux des agriculteurs ! Il prédate par ailleurs principalement les animaux faibles ou malades, jouant ainsi un rôle de régulateur majeur dans les écosystèmes. Dans ce cadre, est-il vraiment nécessaire d’en tuer plus ?

Face à cette action en justice, les services de la préfecture avaient donné la consigne de ne pas exécuter ces battues, en attendant le verdict du tribunal. L’audience du 13 mars nous a donné raison ! Le tribunal administratif de Marseille a suspendu les cinq arrêtés préfectoraux, reconnaissant les arguments apporté par nos associations, et notamment la non démonstration des prétendus dégâts causés à l’agriculture par les renards. Grâce à cette action, aucun renard n’a été tué depuis fin février, et ne pourra l’être, dans le cadre de ces arrêtés, jusqu’au jugement du tribunal sur le fond.

Ajoutons qu’en relâchant dans la nature des milliers de perdrix et faisans élevés en captivité, les chasseurs offrent aux renards une nourriture facile d’accès, modifiant ainsi leurs comportements naturels.  

Rappelons qu’avant de demander de tuer des animaux sauvages, il est indispensable de prendre toutes les mesures de protection efficace pour s’en protéger (notamment autour des poulaillers par exemple).

Fortes de cette victoire, la SAPN et la LPO PACA attendent désormais le jugement sur le fond, qui permettra probablement comme nous le souhaitons, l’annulation de ces arrêtés et la reconnaissance de leur illégalité.