Le 13 février le Dauphiné Libéré a fait paraître un article concernant l’inquiétude des riverains du centre d’enfouissement des ordures ménagères du Beynon face à la présence persistante de gaz malodorants sur un large périmètre autour de ce centre.
HAUTES-ALPES NATURE ENVIRONNEMENT et la SOCIÉTÉ ALPINE DE PROTECTION DE LA NATURE savent que, en dehors du méthane, les décharges d’ordures ménagères, compte tenu de leur importante teneur en matières organiques, produisent des gaz majeurs et des gaz mineurs ou composés organiques volatiles parmi lesquels une série de solvants comme le benzène, l’éthylbenzène, le toluène, le trichloréthylène et des dizaines d’autres dont les effets immunotoxiques, neurotoxiques et cancérigènes sont bien identifiés. L’absence d’odeur ne signifie pas l’absence de toxicité.
Fort heureusement, il existe des solutions pour éviter ces pollutions. Ce n’est pas la technologie qui dans ce domaine offre le plus fort levier, mais l’ingéniosité et la bonne volonté.
Il faut savoir que 40 à 60 % des déchets enfouis sont de la matière organique (épluchures, restes de repas ….). Pour le Beynon cela représente annuellement un tonnage de 40 000 à 60 000 tonnes !
La grande distribution n’est pas la seule à devoir traiter ses bio-déchets conformément à la réglementation en vigueur comme l’a fait connaître le directeur de VOELIA 04-05. Il faut en effet savoir que seuls sont autorisés à être enfouis les déchets « ultimes » (déchets non susceptibles d’être réutilisés ou valorisés dans les conditions techniques et économiques du moment, notamment par extraction de la part valorisable ou par réduction de son caractère polluant ou dangereux). Or le compostage est une technique largement maîtrisée, et plus qu’économiquement rentable. De nombreuses collectivités, en France, en Europe et dans le monde ont trouvé dans ce domaine des solutions pratiques, économiques et compatibles avec la protection de la nature. Pourquoi pas les Hautes-Alpes ?
Les usagers sont invités à demander à leurs élus le remplacement rapide de la tarification actuelle, redevance ou taxe, aveugle et injuste, par la tarification dite « incitative » dont la mise en œuvre doit être faite à partir de juillet 2014. Elle est représentative du service rendu et fait intervenir le principe de « pollueur-payeur ». D’autres collectivités l’ont mise en place avec succès (Portes d’Alsace, SMIRTOM St Amandois …). Pourquoi pas votre collectivité ?
Par ailleurs on ne voit pas pourquoi des déchets du nord de Nice sont enfouis à Ventavon. Si les opérateurs du traitement des déchets n’étaient pas payés à la tonne de déchets collectés, transportés et enfouis nous ne nous retrouverions pas dans une situation aussi absurde et écologiquement inacceptable.
Les Associations départementales pour la protection de l’environnement invitent les acteurs du traitement des déchets, pouvoirs publics et entreprises, à se mettre autour d’une table en les associant à leurs travaux, pour rapidement trouver une solution aux problèmes insupportables du Beynon.
Gap, le 17 février 2014
Hervé Gasdon, Président de la Société Alpine de Protection de la Nature
Xavier Mordefroid, Président de Hautes-Alpes Nature Environnement