Le système agronomique mondial repose en majorité sur une production intensive. Or, cette production utilise des pesticides, qui causent une pollution des sols, de l’eau et de l’air. Tous les êtres vivants sont tributaires de cette pollution.
Dans leur article daté du 27/03/20, le mouvement Nous voulons des coquelicots rappelle que la pollution de l’air tue chaque année 659.000 personnes dans l’Union européenne.
Cette pollution est principalement due aux particules fines qui sont formées par la rencontre entre le gaz ammoniac (NH3), qui lors des épandages agricoles, passe dans l’atmosphère et réagit avec les oxydes d’azote (NOx) – issus du trafic routier ou de l’activité industrielle – pour former des particules de nitrate d’ammonium et de sulfate d’ammonium. Ces particules, aussi appelées particules fines, sont les plus dangereuses pour la santé, car elles pénètrent profondément dans les voies respiratoires.

L’article du Monde daté du 30/03/2020 intitulé “Coronavirus : la pollution de l’air est un « facteur aggravant », alertent médecins et chercheurs” met en avant l’alerte lancée par des spécialistes de la pollution de l’air.
Le constat est simple : « La pollution abîme les muqueuses des voies respiratoires et du poumon, ce qui fait pénétrer plus facilement les virus et, par agrégation, les particules fines et ultrafines véhiculent les virus au fond des voies aériennes. » explique Isabella Annesi-Maesano, directrice du département d’épidémiologie des maladies allergiques et respiratoires de l’Inserm.
Le collectif Air-Santé-Climat, expose donc « la nécessité de limiter drastiquement les épandages agricoles, afin de tout mettre en œuvre pour limiter la propagation du virus ».

Quelques jours plus tôt, le journal Reporterre publiait un article nommé « La pollution nous rend plus vulnérables au coronavirus » expliquait qu’aucune étude ne lie Covid-19 et pollution de l’air, mais qu’une étude sur le SRAS -maladie due à un coronavirus- « a montré que là où la pollution de l’air était plus élevée, la mortalité était aussi plus importante. Ils ont trouvé une corrélation entre pollution de l’air et coronavirus. »
Avec le confinement, il y a moins de trafic routier qu’habituellement, les polluants disparaissent, la qualité de l’air s’améliore, ce qui augmente les chances de guérison. « Mais ce n’est pas une façon de réduire la pollution de l’air de façon durable ! La pollution de l’air est tout de même le plus gros risque environnemental en Europe. » précise Zoltan Massay-Kosubek, responsable des questions de pollution de l’air à l’EPHA . Et de conclure : «Il y aura aussi des leçons à tirer, une fois la crise passée, de cette pandémie. « Il faudrait que l’Union européenne pose des limites aussi strictes que celles recommandées par l’OMS à la pollution de l’air, cela pourra éviter des morts ».
Si une étude sur la relation entre particules fines et la propagation du Covid 19 en Italie traite le sujet, les résultats manquent pour l’instant. Mais une chose est sure , un changement dans nos modes de production, de consommation et tout simplement de vie est nécessaire pour pallier à la crise écologique, sociale et sanitaire que nous vivons aujourd’hui.