Concernant le loup

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Plainte contre X pour le braconnage d’une louve à La Cluse –

octobre 2011

Les cas de braconnage de loups se multiplient alors que plane un sentiment d’impunité.

Dans les Hautes-Alpes, le dernier cas connu remonte au 25 septembre. Une louve, certainement la dominante de la meute, a été retrouvée morte par des passants. L’autopsie a confirmé la mort par arme à feu, la balle l’ayant traversée.

Oui à la protection des troupeaux, non au braconnage !

Nous connaissons aujourd’hui l’inutilité de tels actes dans la protection des troupeaux. D’autant plus lorsque les victimes font partis du couple dominant : la meute, occupée à se restructurer, va encore plus au plus facile pour se nourrir.

Seule l’adaptation des moyens de protection, connue et efficace de par le monde dans la protection des troupeaux domestiques contre les prédateurs, les chiens de protection, les parcs de nuit et de chaùme et la présence humaine, assure la pérennité du pastoralisme en présence de prédateur.

Il est bien sûr nécessaire de travailler à l’adaptation de ces mesures, ce qui nécessite un accompagnement humain et financier indispensable. Soutien qu’appuient nos associations.

Ces mesures ne doivent toutefois pas faire oublier la réflexion nécessaire pour assurer au pastoralisme une viabilité, aujourd’hui menacée, non par les grands prédateurs tel que le loup, mais bien plus par la politique agricole commune qui est rediscutée actuellement par l’Europe et dont les décideurs se font bien peu l’écho. Normal au vu des premiers retours peu favorables à notre agriculture de montagne…

Nos associations ont toujours reconnu l’importance des tirs de défense, permettant au berger, à l’éleveur, ou à son représentant, de protéger ultimement le troupeau lorsque les moyens de protection sont en place mais que les attaques perdurent.

Il est important de garder en mémoire que ces moyens de protection nécessitent des adaptions (au troupeau, au type de garde, au système de l’élevage, aux parcours, …) afin d’être optimisés, et que cela nécessite du temps et de l’apprentissage. Un patou n’est efficace qu’à partir de deux à quatre ans. On ne peut donc pas lui demander de protéger seul 800 brebis à 6 mois…

Les associations portent plainte !

C’est pourquoi nos associations, le CRAVE (Centre de Recherche Alpin des Vertébrés) et la SAPN (Société Alpine de Protection de la Nature) portent plainte contre x pour destruction d’espèces protégées dans le cadre de la louve retrouvée morte le 25 septembre 2011 à La Cluse.

Actives dans la protection de l’environnement, favorables à la cohabitation entre l’Homme et la Nature, nous demandons aujourd’hui que cessent les actes illégaux et qu’une réelle concertation soit entreprise pour que du dialogue émerge des propositions constructives pour l’avenir de l’élevage et des espèces sauvages protégées telles que le loup.

 

Loup : condamnation du braconnier

Le 25 mars 2010, à Gap, était annoncé le délibéré dans le procès contre le chasseur qui avait avoué avoir abattu dans les Hautes Alpes en décembre dernier une louve, espèce protégée. Réactions suite à la condamnation du chasseur.

Les faits examinés par le jury relevaient d’un acte de braconnage contre un individu d’une espèce protégée, en l’occurrence un loup, et le Tribunal s’est montré clair dans son verdict, condamnant le chasseur coupable des faits. Nos associations, parties civiles, demandaient la simple application de la loi et des sanctions prévues :« Lors du jugement, le Procureur avait requis une peine qui nous semblait justifiée dans une telle situation [1]. La décision aujourd’hui du tribunal tempère certes ces réquisitions, mais il y a bel et bien condamnation : annulation du permis de chasse, interdiction de le repasser pendant 2 ans, 4000 € d’amende dont 500 € fermes « « , insiste Nathalie de Stefano, qui représentait FNE et URVN lors du procès. FNE, la SAPN et l’URVN se sont en outre vues allouer 400 €de dommages et intérêts.

Contrairement à la journée du procès pendant laquelle des lobbys avaient manifesté pour affirmer leur colère face à la présence de ce prédateur, l’annonce du délibéré s’est déroulée dans le calme, à la satisfaction des associations, et probablement du chasseur, qui ne devrait pas faire appel.

FNE, URVN et SAPN rappellent que le loup est revenu naturellement en France depuis l’Italie il y a un peu plus d’une quinzaine d’années maintenant. La question de ce retour ne se pose plus en pour ou contre la présence du loup, mais comment on organise la cohabitation avec cette espèce pour qu’elle soit acceptable par tous. Les associations, en effet, n’ont jamais nié les contraintes supplémentaires que représentait le loup pour les éleveurs et les bergers. Les associations ont d’ailleurs accepté, comme le prévoit d’ailleurs la réglementation, des tirs en dernier recours sur les individus qui mettaient en échec la protection des troupeaux.

« Les modalités de cette cohabitation, ainsi que des tirs exceptionnels contre les loups, sont débattus dans un climat constructif au sein de groupes de concertation (Comités National et départementaux Loup, Conseil National de Protection de la nature), auxquels participent nos associations, les représentants des chasseurs et des professionnels des filières ovines, ainsi que les élus », détaille Hervé Gasdon, président de la SAPN.

C’est donc une décision de justice assez équilibrée, entre protection de la faune sauvage, compréhension du facteur humain et respect des lois qui a été rendue aujourd’hui, ce dont toutes les parties peuvent se réjouir.